Impact de la Covid-19 sur l’industrie des Télécoms en Afrique

La pandémie mondiale de Covid-19 a été, et demeure toujours, une occasion pour l’Afrique de stimuler une transformation numérique qu’elle avait déjà amorcée. Des nouvelles habitudes de consommation à l’inclusion financière, le continent africain est, depuis mars 2020, dans une dynamique de évoluer ses solutions digitales. 

La propagation rapide de la Covid-19 et de l’augmentation du nombre de pays imposant des restrictions de mouvement, a introduit un nouveau paramètre dans les usages quotidiens. Ces deux dernières années, on est resté plus longtemps à la maison, utilisant davantage de données pour le travail et pour les loisirs. Les opérateurs de télécommunications ont vu croître jusqu’à 60 % de données en plus sur leurs réseaux, selon le Forum économique mondial qui cite le Global Entertainment and Media Outlook 2021-2025. 

Les applications mobiles, nouveau terrain de jeu

Un précédent rapport publié par AppsFlyer et Google a révélé un marché africain des applications mobiles en plein essor, propulsé par un espace fintech en pleine croissance, une augmentation des « super apps » due à la pandémie de Covid-19, entre autres facteurs. Le rapport révèle que le marché africain de ces applications a connu une augmentation globale des installations de 41 %. Le Nigeria a enregistré la plus forte croissance, avec une hausse de 43 %, suivi par l’Afrique du Sud (37 %) et le Kenya (29 %). Ceci, après avoir observé plus de 6 000 applications et 2 milliards d’installations en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya, entre le 1er trimestre 2020 et le 1er trimestre 2021. 

Le commerce en ligne, nouvelle tendance 

Les conclusions de différentes études convergent, en grande partie, vers un résultat : le commerce électronique devient la nouvelle norme. Une étude sur le commerce électronique de Mastercard a révélé que 73 % des consommateurs au Moyen-Orient et en Afrique faisaient davantage leurs achats en ligne qu’avant la pandémie. Une autre statistique a montré que le nombre de personnes accédant à des biens et services en ligne, en Afrique, était à son maximum avec une augmentation de 55 % sur Android et de 32 % sur iOS en 2021 ; les dépenses des consommateurs augmentant globalement de 55 %. Des secteurs comme le commerce mobile continueront à connaître une croissance exponentielle d’ici 2025  en Afrique, car de plus en plus de consommateurs, en particulier ceux qui n’étaient pas familiers avec la technologie, s’habituent aux achats en ligne via des applications mobiles. Il est prévu que le commerce social prenne plus de place dans l’espace global du marketing mobile. 

L’Afrique, 43 % du total des comptes d’argent mobile actifs 

Les fintechs constituent l’autre satisfaction. L’Afrique a le potentiel d’être un marché important pour les super « apps » notamment les fintechs. A la fin 2021, il y avait 548 millions de comptes enregistrés dans la région de l’Afrique subsaharienne, dont plus de 150 millions étaient actifs chaque mois. Le Kenya à l’Est et le Nigeria à l’Ouest, sont les locomotives de cette croissance. Ce qui représente 43 % du total des comptes d’argent mobile actifs dans le monde. Ces applications offrent la commodité aux consommateurs, car elles fournissent l’infrastructure de base nécessaire à la population non bancarisée et un accès facile à un large éventail de services. Une aubaine pour réaliser le plus rapidement possible l’inclusion financière de milliers d’Africains exclus du système bancaire formel. 

Challenges 

Le défi a été, et demeure,  grand pour le l’Afrique. Le continent abrite 19 des 20 pays les plus jeunes du monde et le taux  de  pénétration des abonnés mobiles uniques dépassera 50% d’ici 2025 d’après GSMA. Selon la Banque mondiale toutefois, seuls 294 millions de personnes ont accès à Internet sur une population de plus d’un milliard d’habitants. La situation pandémique a mis en évidence l’ampleur de la fracture numérique mondiale, qui plus qu’un désavantage a été une opportunité d’évaluer la profondeur de la faille et d’y remédier.  La pandémie a permis de diagnostiquer le mal à ses justes proportions et peut-être d’y amener les solutions les plus adéquates.