Nul doute que la Coupe du Monde va contribuer au développement de l’univers numérique et du mobile avec des milliards d’échanges de contenus ou de visionnages de vidéos via les SMS, WhatsApp et les médias sociaux au sens large. En effet, La télévision n’a plus le monopole de la diffusion en direct. Smartphones, smartwatch, ordinateur, portables, tablettes, consoles de jeu, TV connectée, streaming… sont venus chambouler son règne sans partage. Une nouvelle génération de « téléspectateurs » vient changer radicalement la manière de vivre la retransmission en direct de grands évènements sportifs. Il est désormais has-been de subir le match. On l’analyse, on le commente, et on s’engage avec son propre réseau d’amis pour livrer ses propres impressions.
Sadio Mané est forfait pour la Coupe du monde 2022 ! La Une du journal en ligne français, L’Équipe, a donné des frayeurs au public d’amateurs de foot sénégalais à deux semaines de la compétition. Mais, plus que l’inquiétude, cette information a aussi créé un séisme en ligne, provoquant des réactions en chaine sur la véracité de l’information. Dans ce pays qui comptait 3,90 millions d’utilisateurs de médias sociaux en janvier 2021, l’affaire a fait grand bruit sur la toile. Comme il est de coutume quand il s’agit de la star de l’équipe sénégalaise, ou plus généralement quand il s’agit du onze nationales, l’écosystème du net sénégalais, et même africain devient agité.
Cette fièvre du foot exprimée par les Sénégalais à travers cet incident est dans le sillage d’une tendance mondiale. Parmi les ligues et les événements sportifs mondiaux, la Coupe du Monde de la FIFA est le plus important. Elle polarise une grande attention, attirant plus de la moitié des internautes du monde entier, soit 56 %, selon le Global Web Index’s online. 33 marchés sur 40 citent le football comme la discipline la plus suivie, avec une avance considérable de 25 points sur la natation, le deuxième sport le plus regardé. À l’exception de l’Amérique du Nord, le football arrive en tête dans toutes les régions.
Aujourd’hui, les appareils numériques font partie intégrante de la vie quotidienne, quel que soit l’âge, la classe sociale ou la zone géographique. Dans le monde, environ 70 % des personnes regardent la télévision en utilisant simultanément un deuxième écran pour s’occuper ou se divertir. Après des années de règne incontesté, la suprématie de la télévision et des ordinateurs est désormais remise en cause par l’arrivée massive de plus petits écrans qui ont véritablement révolutionné les pratiques numériques. Ces nouveaux supports se sont imposés comme des outils essentiels du quotidien, générant de nouvelles habitudes et de nouveaux besoins.
Grâce à leur téléphone portable, les amateurs de sport choisissent de suivre les scores et les temps forts quand et où ils le souhaitent, qu’il s’agisse de consulter Twitter pour connaître les derniers résultats et les commentaires les plus récents, ou en regardant les meilleurs moments du match sur un site web d’un diffuseur de sport. Dans deux régions, Asie-Pacifique et le MEA (Moyen-Orient & Afrique), le visionnage des sports sur le mobile a même dépassé le visionnage des matchs sur le Web.
De ce fait, les grandes écuries sportives – comme les grandes compagnies – se bousculent constamment pour se démarquer du flot continu de contenu que constituent les médias sociaux. Qu’il s’agisse de Facebook ou de Twitter, d’Instagram ou de Snapchat, elles dépendent fortement de leur capacité à atteindre et à engager leurs fans sur les différents canaux de médias sociaux.
Double écran : 50 % des Gen-Z africains suivent ce que font leurs amis pendant un match
Sans surprise, le téléphone portable est l’outil le plus utilisé pour le second screening avec 67 % d’utilisateurs dans le monde. La plupart des amateurs de sport cherchent à se connecter avec d’autres fans et à la réaction de leurs amis aux matchs en temps réel. Guetter la réaction de son réseau d’abonnés tout en regardant un match est aussi devenu une tendance, notamment chez les Gen-Z (16-24 ans) africains. 50 % d’entre eux suivent ce que font leurs amis pendant une rencontre sportive, tandis que 51 % d’entre eux engagent un chat avec leurs amis tout en regardant la télé. Plus de la moitié de ces amateurs de sport citent les médias sociaux et les amis comme leurs principales activités – un résultat commun à toutes les régions du monde, à l’exception de l’Amérique du Nord, où les amateurs sont les plus enclins à lire leurs courriels en faisant du second visionnage.